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Et Denis, qu'on croit seul, mais Philothée n'est jamais loin...
L'épicurien lambda
Et Denis, qu'on croit seul, mais Philothée n'est jamais loin...
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Sans m'étendre sur un descriptif du restaurant (visitez leur site pour plus d'informations), je vais néanmoins vous faire part du menu spécial concocté par mon ami Quentin, chef et patron du restaurant en question...
Une pure partie de plaisir je vous dis ! Les petits plats dans les grands, et à juste titre, car on ne venait pas fêter n'importe quoi... Donc, au programme, menu prévu pour durer 7 services, portant le délicieux et justifié nom de "balade en amoureux" allé ne soyons pas chiches, le patron nous en met deux de plus ! Aïe aïe, le sommelier ne sait plus suivre ! Heureusement, le large choix des vins à sa disposition lui offre une relative souplesse d'associations... Je m'en vais vous en conter quelques-unes...
Nous avons donc commencé pas introduire le propos sur une note personnelle du serveur, Hugues, originaire de Corse et bien évidemment un tantinet déraciné, si loin du maquis et de ses incendies... Il nous offre un muscat de production locale, un ami de chez lui qui produit des vins doux, et là première surprise mais ce muscat est impressionnant. N'étant pas un grand amateur de vins doux, la surprise n'en est que doublée. Petit écart champagne - pour accompagner ces toujours aussi bonnes olives espagnoles - avant d'attaquer les festivités à proprement parler (ça fait maintenant plus d'une heure que nous sommes là).
On commence en fanfare avec un vin espagnol pas piqué des vers, un assemblage Tempranillo, Grenache, Cabernet sauvignon et Merlot, plein de soleil, de subtilité, un vin couillu comme on peut s'attendre à en trouver dans les contrées ibériques, mais le mélange des genres le rend tout à fait honorable, les mauvaises langues n'auront qu'à se taire.
Pour débuter les victuailles, on entame un Velouté de Tomate à cru, véritable crème de tomate aux saveurs sucrées qui nous rappellent en fin de compte que la tomate est bel et bien un fruit. Je pourrais en boire des litres de cette mixture !
On enchaîne avec un émincé de magret de canard fumé dans la maison et son sorbet de pomme verte à aux graines de coriandre torréfiées. Mélange surprenant de saveurs et de sensations, avec une touche fumée qui porte le gastronome dans un dédale allant de la puissance du sucre du sorbet glacé à la finesse du canard presque cru. La coriandre vient ici de façon pertinente nous assaisonner ce mélange détonnant.
Tout en continuant sur la même valeur vinicole, nous remontons les faubourgs des plaisirs du palais par un carpaccio de pied de porc farci, lentilles truffées et chantilly de moutarde à l'estragon. Tout un programme me direz-vous. Cependant la relative simplicité du met cache sous ses abords des saveurs bien hivernales, que la truffe ponctue subtilement, mais laissant la place belle à une chantilly à la moutarde à l'estragon qui suffirait à elle seule à convaincre les plus assidus de l'évidence de cette association avec les lentilles et surtout ce pied de porc, véritable point d'orgue carné nous rappelant que le cochon cache décidément bien son jeu...
Une touche de fraîcheur avec un Vitelo Tonato fort bien réussi (le Vitelo Tonato est un plat d'origine italienne combinant escalope de veau et préparation au thon. Le veau ici, cuit à la perfection et servi tiède se marie merveilleusement avec une émulsion au thon, à la fois légère et aérienne. On notera surtout la présence de tomates rares et savoureuses, proposées en carpaccio. Ici encore, cette touche sucrée et acidulée nous console des tomates fades et sans goût qu'on a l'habitude de manger chez nous et nous rappelle à nouveau que la tomate porte bel et bien la dénomination de fruit.
On enchaîne avec une petite merveille de simplicité (façon de parler...) et de saveurs : un carpaccio de cèpes et foie gras, vinaigre balsamique 8 ans d'âge et fleur de sel... Un bonheur ! Le foie gras est ici servi cru sur de fines tranches de cèpe frais, quelques gouttelettes de vinaigre de compèt viennent ponctuer de manière certes classique (mais magistrale) ce mélange détonnant ! La douceur du foie associée à celle du cèpe... Mmmmmh ! Là on prend franchement son pied... Encore!!
Le poisson n'avait que peu fait son show jusqu'au plat, un filet de turbot grillé servi sur un lit de poireaux frits et parfumé d'une sauce aux agrumes.... Pas mal pas mal, les agrumes, par leur légère amèrtume, donnent au poisson une touche fort originale que le poireau frit vient compléter avec brio.
Encore un plat avec un excellent médaillon de boeuf en croûte de Tartufatta, bardé le lard fumé qui une fois encore diffuse excellemment son fumet tout au long d'un parcours gustatif. Cette utilisation de la Tartufatta était une première pour moi, et je dois reconnaître que j'ai été agréablement surpris. Par trop de lourdeur à laquelle on pourrait s'attendre d'une utilisation abusive de cet excellent produit (que je vous conseille sans tarder) qui ici diffuse un léger goût que la cuisson adoucit. Une belle viande en somme !
On va doucement arrêter avec le salé, on termine en beauté avec LA crème de parmesan à la truffe blanche et poivre noir ! Une spécialité du chef que je connais par coeur mais qui n'en finit pas de me surprendre ! Et ce n'est pas Émil qui me contredira... Elle est servie ici accompagnée d'un succulent vieux sherry, association parfaite de la crème, la truffe et cette excellente boisson d'amateurs du genre...
Allé allé, on va quand même prendre un dessert ! Ravi de constater que Quentin s'est rappelé de nos préférences gastronomiques penchant vers le salé, une touche sucrée est cependant la bienvenue en cette fin de repas, par l'intermédiaire d'une poire pochée au vin rouge accompagnée de sa glace parfumée à la violette. Etonnement surprenant de légèreté et de finesse, on a adoré...
Ouf, on y est arrivés ! Sur ces entre faits, il est 1h du matin... Presque 5 heures de plaisir intense... Mine de rien, c'est physique la gastronomie ! On ne peut s'empêcher de penser qu'il faudrait remettre ça au plus vite, mais un trou béant dans mon portefeuille me rappelle que c'est quelque chose de tellement privilégié qu'il ne faudrait pas en abuser... je vais donc attendre la semaine prochaine pour y retourner ... ^^
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